Épisode 1 – Origine de l’incendie. C’est en 1893 que Joseph Limoges fils et son épouse Marie Hamel, de Saint-Vincent-de-Paul, achètent la manufacture de voitures et les installations de la succession de Léandre Bélanger, menuisier-voiturier, et de Marie Nadon son épouse. L’énergie hydraulique (roue à aubes) actionne les machines-outils de la nouvelle manufacture de portes et «châssis» installée sur la rive de la rivière des Mille Îles, au bout de la rue Sainte-Marie et de la rue Saint-Jean-Baptiste. Ce n’est qu’en 1916 que la vapeur de la nouvelle pompe municipale remplace la roue à aubes. Il en coûte aux Limoges 25$ mensuellement.
La croissance de la production nécessite non seulement l’embauche de nombreux menuisiers, mais aussi la supervision d’un gérant et l’expertise d’un comptable : Albert Limoges, fils de Joseph et Marie Hamel, et son épouse Marie Brière (∞1911) assument ces responsabilités en 1921.
Le vendredi 1er décembre 1922, vers 8h30 en soirée, Joseph et Marie Limoges assistent à la projection d’un film à la nouvelle salle de cinéma La Joyeuse, installée dans une salle au premier étage du nouvel hôtel de ville, juste en face de la manufacture. Jusqu’à son incendie en 1916, le cinéma exploité par Urgel Poitras depuis 1908 était situé près de sa résidence, plus au nord sur la rue Sainte-Marie, à l’intersection de la rue Saint-François-Xavier. Soudainement alertés par les cris Au feu! Au feu! les Limoges quittent rapidement la salle de projection, descendent l’escalier intérieur pour se rendre finalement en toute hâte à la manufacture. Un incendie d’origine inconnue s’y est déclaré. Attisées par le vent du sud-ouest, les flammes de plus en plus intenses jaillissent de l’édifice principal. Selon le reporter de La Presse, «le vent soufflait à une vitesse de 40 à 60 milles à l’heure et activait l’incendie. Comme il soufflait vers le nord il poussa les flammes du côté du côté de la maison de M. Limoges qui ne fut bientôt qu’un brasier. De là, les flammes se propagèrent de maison en maison (…)». La Presse, samedi 2 décembre 1922, p. 1.
Source : Claude Blouin, historien