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Marie-Geneviève-Sophie-Raymond (1798-1882)

9 mars 2022
Marie-Geneviève-Sophie-Raymond (1798-1882)

Marie-Geneviève-Sophie-Raymond est la fille de Jean Raymond, riche marchand de Laprairie et député à l’Assemblée parlementaire du Bas-Canada, et de Clothilde Girardin. Née à Laprairie en 1798, elle épouse Joseph Masson à Notre-Dame de Laprairie le 6 avril 1818. Joseph est âgé de 27 ans et Geneviève-Sophie n’a que 19 ans. N’étant pas majeure, elle a dû obtenir le consentement de son père. Le couple a eu douze enfants, dont huit ont atteint l’âge adulte, soit six garçons et deux filles; quatre sont décédés en bas âge.

Au décès de Joseph Masson en 1847, la fortune de la communauté s’élève à £235 500 (somme colossale pour l’époque); de ce montant £98 000 constituent la réserve commune. Geneviève-Sophie obtient la moitié du solde, soit £ 68 650 incluant la seigneurie de Terrebonne, le reste étant partagé entre les enfants. Durant une grande partie de sa vie, Geneviève-Sophie est restée ou a été tenue à l’écart des affaires; c’est pourquoi, elle confie l’administration de sa fortune à ses deux hommes de confiance que sont Germain Raby, l’agent de la seigneurie et John Atkinson, un architecte montréalais. Toutefois très vigilante, elle discute les projets, donne son aval ou le refuse aux investissements proposés.

C’est ainsi qu’outre la construction de son magnifique château de la rue Saint-Louis (1850-1854), elle préside à la fondation du Collège Masson (1847-1848); elle parachève la construction des imposants édifices de l’île des moulins que sont le Bureau seigneurial (1847), le moulin à farine (1848) et le moulin Neuf (1850). Elle investit dans la construction d’un chemin à barrières ou « macadam » qui fait la liaison entre le pont Viau et le village de Mascouche, même au-delà (1865-1875). Elle soutient de nombreuses œuvres caritatives et institutions religieuses dont l’Institut des Sourds-Muets à Montréal, les couvents des Sœurs de la Providence à Saint-Vincent-de-Paul et Saint-Henri-de-Mascouche. Dans les dernières années de sa vie, elle donne des terrains à l’Archevêché de Montréal et à la Fabrique de la paroisse Saint-Louis-Roi-de-France pour la construction de l’église et du presbytère sur la rue Saint-Louis et la construction d’un nouveau couvent pour les Sœurs de la Congrégation Notre-Dame.

Elle est décédée à Terrebonne en 1882, à l’âge de 84 ans et inhumée en grandes pompes dans le cimetière sous l’église. Plus de 1 000 personnes assistèrent à ses funérailles grandioses.

Source : Claude Blouin, historien


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